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L'exploitation du sel dans la France protohistorique et ses marges

Table ronde du Comité des Salines de France
Paris,  lundi 18 mai 1998

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Olivier Weller

Aux origines de l'exploitation du sel et des techniques de briquetage : pour un élargissement chronologique et géographique des problématiques.
  Les études archéologiques concernant l'Age du Fer ont permis non seulement de définir un mobilier archéologique souvent très abondant et très fragmenté dans le cadre de processus techniques cohérents (les briquetages) mais aussi d'ouvrir de nombreuses perspectives de recherche dans l'analyse de ces sociétés protohistoriques. En ce qui concerne les périodes plus anciennes et plus particulièrement le Néolithique, la documentation, parfois très ancienne, demeure beaucoup plus éparse et les recherches très locales. L'exploitation du sel est pourtant attestée dès cette période dans de nombreuses régions d'Europe : en Petite Pologne autour de Cracovie, en Allemagne dans la région de Halle, en Roumanie dans les Carpates orientales, en Bosnie-Herzégovine à Tuzla, en Andalousie ou encore, plus récemment, en France dans le Marais Poitevin et en Franche-Comté.
 
 
La plus ancienne exploitation du sel au monde : le dépôt de cendre de Poiana Slatinei à Lunca (Roumanie) du VIième millénaire avant J.-C. Le dépôt est situé juste derrière la source salée captée par un tronc de chêne évidé au feu. 
Cliché : O. Weller 
Détail stratigraphique du dépôt de Poiana Slatinei à Lunca (Roumanie). 
Cliché : O. Weller
 
 C'est à partir du "bon sens commun" ou des théories nutritionnistes que la préhistoire du sel est née sans jamais chercher à découvrir puis étudier pour elle-même les techniques d'exploitation et les fonctions du sel. Mais l’archéologie ne pouvait se pencher sur un thème de recherche dont l’objet même avait disparu sans avoir recours à d’autres observations historiques ou ethnographiques afin non seulement de reconnaître les modes de rejets, d’approcher la variabilité des techniques d’exploitation mais aussi d’élargir ses propres hypothèses interprétatives relatives aux modes de contrôle social et de diffusion de ce produit spécifique.
 
Utilisation actuelle de la source salée de Poiana Slatinei à Lunca (Roumanie) où l’on vient récupérer de la saumure pour les conserves de légume et les salaisons de viande de porc. 

Cliché : O. Weller 
 
 

Les plus vieux briquetages d’Europe : les moules à sel à fond pointus avec un élément de grille aérienne du fourneau. Culture Lengyel, fin Vième millénaire avant J.-C. Fouille de Barycz (Cracovie, Pologne). 

Cliché : O. Weller

 
Tout au long du Néolithique, on assiste à de nombreux bouleversements aussi bien socio-économiques que d'ordre politique : sédentarisation, intensification de l'agriculture et de l'élevage (défrichements massifs), exploitation intensive du milieu naturel accompagnée par le développement de réseaux d'échanges à grandes distances mais aussi par l'apparition de sites de contrôle (camps fortifiés, enceintes) et enfin par l'émergence d'une élite, première forme de hiérarchisation sociale. Comment alors l'évolution de l'exploitation, du commerce et des formes de contrôle social du sel s'intègre-t-elle à ce modèle général ?
 
Loin de vouloir résoudre ces questions, nous avons voulu présenter ici nos différentes approches appelant une recherche pluridisciplinaire (archéométrie, ethnoarchéologie, expérimentation...) ainsi que les nouvelles perspectives touchant aussi bien aux techniques d'exploitation, aux pratiques alimentaires qu'aux évolutions des organisations et des structures sociales.
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